Les
débuts de l'enregistrement sonore - L'apparition
du disque - Microsillon et stéréo
- L'ère numérique - L'ère
de la dématérialisation
Voici les années
qui ont marqué l'histoire du disque, classées
par ordre chronologique et présentant les grandes phases,
les personnalités et leurs pays respectifs.
Les
débuts de l'enregistrement sonore
1807 Angleterre
Thomas Young (1773-1829) est le premier inventeur à
proposer le principe d'un cylindre en rotation recouvert de
noir de fumée qui permet l'inscription des vibrations
(le son) grâce à un stylet.
1856 France Léon Scott de
Martinville (1817-1879) invente un appareil (phonautographe
ou phono-autographe) présentant déjà
presque toutes les caractéristiques du phonographe
et permettant d'enregistrer sur un cylindre tournant enduit
de noir de fumée les vibrations acoustiques captées
par un pavillon parabolique, sans toutefois pouvoir les reproduire.
1865 James Maxwell, physicien anglais,
découvre les ondes électromagnétiques.
1876 Etats-Unis Alexander Graham
Bell (1847-1922), physicien d’origine écossaise
à qui l'on doit aussi le téléphone, invente
le microphone.
1877 France Charles
Cros (1842-1888) imagine et décrit le principe du paléophone
(reproduction des phénomènes sonores sur cylindre
d’acier recouvert de noir de fumée). Aux Etats-Unis
Thomas Edison (1847-1931) réalise un appareil du type
de celui décrit par Cros ; c'est le phonographe. Ce
dernier permet de graver quelques minutes d‘effets sonores
sur un cylindre recouvert d’une feuille d’étain, par
repoussage. La première phrase enregistrée est
« what god hath wrought » (ce que dieu a créé).
L'Allemand Werner von Siemens (1816-1892) dépose
le brevet du haut-parleur électronique.
Thomas Edison devant son phonographe

1878 France Charles
Cros obtient le brevet du phonogramme (nouveau nom du paleophone
de 1877).
1881 Etats-Unis Thomas Edison motorise
la rotation du cylindre du phonographe pour obtenir une vitesse
régulière et duplique le cylindre en produisant
un moule.
un cylindre de phonographe et sa boîte

1886 Chester Bell et Charles
Sumner Tainter mettent au point le graphophone, invention
améliorée du phonographe.
L'apparition
du disque
1887 l'Allemand Emile Berliner (1851-1929)
est l'inventeur du premier disque, un 78 t/min en zinc enduit
de cire. Il fait appel à un procédé de
photogravure, une couche isolante étant gravée
par la modulation, puis la couche de zinc sous-jacente attaquée
par un acide. Si le son est de moins bonne qualité
qu'avec le phonographe, le disque est plus facilement reproductible
; et Berliner travaille sans cesse à améliorer
la qualité de ses enregistrements, au point que son
gramophone vient de plus en plus concurrencer le système
d'Edison.
Emile Berliner en
pleine recherche sur ses disques
1889 Commercialisation
des premiers tourne-disques (le "gramophone" d'Emile
Berliner) lisant des disques plats de 12 cm de diamètre,
le son étant gravé en une spirale.
1892 le procédé de fabrication
père-mère-matrices-disques apparait. Auparavant,
les gravures obtenues constituaient le disque final, et l'artiste
s'époumonait 8 heures par jour à refaire la
même chanson devant une batterie d'une trentaine de
graveurs - ce qui constituait un véritable travail
de forçat.
1893 Allemagne Premières
ventes de disques 78 t dupliqués par pressage par la
"Deutsche Grammophon Gesellschaft", fondée
par Emile Berliner.
1894 France Emile Pathé (1860-1937)
et Charles Pathé (1863-1957) créent la célèbre
société de phonographe du même nom.
1900 La compagnie française Gramophone
commercialise les premiers disques monofaces de format 17
cm.
1902 Abandon définitif de l'utilisation
des cylindres au profit du disque pour les phonographes. C'est
"l'explosion" du marché du disque, chacun
souhaitant écouter chez soi les vedettes qu'il aime.
La musique n'a pas les barrières de la langue ; elle
traverse les frontières et son marché est immense.
1904 Colin Mc Kenzie dépose
un brevet pour un disque à deux faces.
1906 La marque Pathé lance les premiers
disques à saphir concurrençant le disque à
aiguille. La société American Columbia lance
des cylindres de 6 pouces à "longue durée
d'audition" appelés "Premier", qui pouvaient
être logés dans des phonographes spéciaux
du nom de "Phonographes du XXème siècle".
1907 Les disques double-face apparaissent.
1908 la durée d’audition passa de
2 à 4 minutes car la densité des sillons passa
de 100 à 200 sillons par pouce (cylindres “Amberol”).
1909 la société
Columbia arrête de vendre des cylindres et passe au
disque.
1910 Normalisation du diamètre des
disques : 30 cm pour les grands et 25 cm pour les petits (la
vitesse de rotation est stabilisée à 78 tours/minute),
tandis que les disques à deux faces se généralisent.
1912 Edison introduit les cylindres Amerol
en celluloïd bleu. Grâce à une nouvelle
aiguille, la pression acoustique était plus forte.
1913 Edison se décide enfin à
vendre des appareils à disques tout en poursuivant
la vente des appareils à cylindre.
1915 des disques de 50 cm
de diamètre arrivent sur le marché.
1920 Avènement de la radio. Cette
concurrence fait souffrir la production de disques car le
coût est quasiment nul pour l'auditeur, et il ne s'agit
plus seulement de musique. Le phonographe est complètement
évincé.
1924 La marque de disques
américaine Columbia s'installe à Paris
et constitue un catalogue français.
1925 La société
Western Electric invente l'enregistrement électrique
qui remplace l'enregistrement mécanique et permet d'effectuer
un bond énorme au niveau de la qualité des enregistrements.
1926 La compagnie Victor utilise le procédé
de la gravure électrique avec un disque 30 cm d'une
densité de 34 sprires au cm permettant ainsi une durée
d'écoute de 4 minutes au lieu de 2 minutes par face.
Charles Brush vend le premier bras de lecture équipé
d’une cellule piézo-électrique, que l’on devait
raccorder à l’entrée d’un poste radio.
1928 Allemagne Kurt Stille invente
la bande magnétique. Des disques 33t/mn font leur apparition
avec un diamètre supérieur à 30 cm et
de longue durée.
1929 Edison, n’ayant toujours pas réussi
à éliminer le gros inconvénient du phonographe
(les cylindres utilisés ne peuvent pas être reproduits)
arrête la production des cylindres, un jour avant le
crash boursier.
1931 Première tentative infructueuse
de fabrication d'un microsillon 33 t. 1/3 par la firme RCA
/ Victor. La même année, l'ingénieur Anglais
Blumlein travaille sur l'enregistrement stéréophonique.
1934 La société allemande
BASF développe la bande d’enregistrement magnétique.
1935 Allemagne La firme AEG réalise
le premier magnétophone.
1939 La Seconde Guerre Mondiale
éclate ; l'arrêt de l'approvisionnement en shellac,
produit de raffinage de résines végétales
importées du Sud-Est asiatique, oblige à trouver
un substitut. Les producteurs de disques, découvrent
alors le vinyle, une résine de plastique dérivée
du pétrole.
1942 Les seuls disques disponibles aux Etats-Unis,
jusqu'en 1944, sont les V-discs - les premiers vinyles (du
fait de l'embargo du syndicat des musiciens faisant suite
à des problèmes de droits sur la reproduction
radio des oeuvres).
1944 le Belge René Snepvangers
dirige l'équipe de recherche qui réalisa le
premier 33 tours. La qualité des nouveaux disques laissait
pourtant à désirer et longtemps on n'a pas dépassé
le stade de l'essai.
1945 L’enregistrement du son, amélioré
de façon spectaculaire grâce aux progrès
réalisés pendant la guerre, se développe
dans le domaine civil. Dans les matériaux utilisés
dans la fabrication du disque, la cire est remplacé
par une laque sur un support en aluminium.
Microsillon
et stéréo
1946 Etats-Unis La firme Columbia édite
le premier micro-sillon sur un 33t/mn (ce sont des oeuvres
de Mendelssohn et Tchaïkovski). Ce support permet d'enregistrer
environ trente minutes par face, c'est le "LP" (long
play). Le facteur le plus important a été l'utilisation
de matières synthétiques thermoplastiques pour
la fabrication des microsillons, elles permettaient d'obtenir
une surface bien plus lisse que celle des disques connus jusqu'alors.
Ceci a permis de réduire considérablement le
bruit de fond et d'augmenter la gamme des fréquences.
Les sillons très fins ont imposé naturellement
l'utilisation de têtes de lecture très légères
et de pointes à saphir spéciales ce qui imposait
l’utilisation d’un pick-up électrique. La vitesse de
rotation des disques a donc été réduite
des 78 tr/mn primitifs à 33 tours 1/3.
1948 La commercialisation des "LP"
débute. Les tables de lectures sont fabriquées
par Philco.
1949 Etats-Unis Apparition sur le
marché d'un nouveau format de disque : le 45 t/mn,
d'un diamètre de 17 cm, lancé par RCA (le "SP"
- single play). Exceptionnellement, on utilise aussi des disques
de 16 tours 2/3. C'est alors la guerre des vitesses entre
Columbia et RCA qui prône le 45 t/mn 17 cm, en s'adressant
aux consommateurs habitués aux changements de disques
nécessaires avec le 78 t/mn.
1951 Le premier microsillon 45 tours sort
en France. Le disque microsillon s'impose de plus
en plus dans les annnées 50.
1956 La société "Audio
Fidelity" lance sur le marché les premiers 33
tours stéréophoniques, alors qu'il n'existe
aucune cellule pour les lire... L'enregistrement stéréophonique
est effectué dans un seul sillon du disque à
deux canaux sonores. Il s'agit d'un compromis entre l'enregistrement
en profondeur d'Edison et l'enregistrement latéral
de Berliner. Progressivement, toutes les grandes firmes s'intéressent
à la stéréophonie (en conservant la compatibilité
avec le système monaural). ; dans l'ordre : RCA, Decca,
EMI, Mercury, Telefunken... Jusque-là tout le monde
y pensait mais personne n'osait s'y lancer. Le microsillon
était récent et faisait l'objet de gros investissements
; les disques se vendaient bien et l'industrie ne voulait
pas d'une nouvelle guerre des standards.
1957 Quasi-adandon du format 78 t/mn. Ce
format a été longtemps fabriqué (le disque
vinyle coûtait encore très cher, environ 30 NF
en 1960, soit environ 50 euros). Dans certains pays plus pauvres,
le 78 t. est maintenu - jusqu'en 1961 dans les pays de l'est
(Supraphon), voire 1962 (EMI pour le marché des Indes).
1958 A partir de cette
année et pendant une décennie, c'est l'âge
d'or du vinyle. La télévision vole aux ondes
radio leurs programmes en y ajoutant l'image. Les émissions
de radio se rabattent donc sur la musique, qu'elles diffusent
24 heures sur 24, lui assurant une forte promotion à
l'aide de Top 40, etc. De plus, la fabrication des disques
s'améliore encore. Les pochettes de disques passent
à la photo couleur. Les disques sont très résistants
(environ 150 g et plus)
1963 Apparition du premier magnétophone
à cassettes.
1965 Les cassettes pré-enregistrées
sont mises en vente. Philips, qui les a créées
deux ans auparavant, encourage les autres compagnies à
utiliser sa licence.
1971 on trouve sur le marché des
disques avec quatre enregistrements dans un seul sillon ;
mais la quadriphonie ne connaît pas le succès.
1976 Après les Etats-Unis,
le Maxi 45 tours arrive en France.
1978 Le premier choc pétrolier augmente
le coût du cycle chauffage-refroidissement, poste important
dans le prix du disque. Le coût des disques est trop
élevé, alors on rogne sur la qualité
à tous les stades : on réduit les contrôles,
on remplace les ingénieurs de gravure renommés
par des jeunes, on réalise des disques moins lourds,
on fait évoluer la composition du vinyle et on utilise
des pâtes recyclées... L'industrie s'adapte au
mieux cependant, avec une augmentation inférieure à
l'inflation. Pendant ce temps, en Hollande, Philips
réalise ses premières expériences sur
le signal numérique lisible par la réflexion
d'un rayon laser avec le système Laservision.
L'ère
numérique
1983 Philips, associé à Sony,
introduit au Japon le format numérique avec
le disque compact (CD). Ce disque est présenté
comme étant la perfection, et est adopté comme
standard international. Il est inusable (ou presque), ce qui
est catastrophique sur le plan économique. Le disque
compact mesure 12 cm de diamètre et peut conserver
jusqu'à une heure de musique sur une seule face. Il
existe aussi un format de 8 cm qui ne contient que quelques
titres et remplace le 45 t. (single), on peut les écouter
dans les appareils non prévus à cet effet au
moyen d'un adaptateur qui fait passer leur diamètre
à 12 cm. Sony (Japon) lance le baladeur (walkman).
1983 Arrivée en France du
disque compact. Face au danger, le disque vinyle s'adapte
: il devient plus et épais et les fabricants ont recours
à la gravure directe - La technique de Direct Metal
Mastering (DMM) permet en particulier la réalisation
directe d'une mère.
1986 Lancement du CD Single
et CD Maxi.
1987 La première bande audio numérique
(DAT) est commercialisée au Japon. Elle améliore
la reproduction et la conservation du son.
1988 Pour la première fois, les ventes
de CD aux Etats-Unis dépassent celles des
disques vinyles, qui commencent à disparaître
des magasins.
1991 le microsillon disparaît du circuit
commercial de type "grande-distribution". Il reste
distribué, mais de façon marginale. L'ensemble
des majors annonce l'arrêt de fabrication du 45 tours
au profit de la "cassingle" - cassette à
deux titres", puis du 33 tours un an plus tard (200 000
exemplaires vendus cette dernière année).
1993 Les voitures s'équipent peu à
peu de lecteurs CD.
1995 Apparition des premiers graveurs de
CD-R (CD enregistrables) vendus au le grand-public. On peut
maintenant copier la musique avec tous les avantages du CD,
ce qui pose (comme avec la cassette enregistrable à
son époque - même si aujourd'hui la copie est
numérique et donc sans perte de son) le problème
des droits de d'auteur.
1996 Le premier DVD (Digital Versatile Disc),
capable d’emmagasiner un grand nombre de données informatiques
vidéo et audio, apparaît sur le marché.
L'ère
de la dématérialisation
1998 La piraterie musicale sur Internet,
utilisant le format MP3, est assez importante pour commencer
à ébranler l’industrie du disque.
1999
France le site Maxi records est créé.
C'est le plus beau, le plus complet et le plus modeste des
sites rendant hommage au disque ;o)
2000 Philips et Sony publient le SACD.
(Super Audio CD). Il s'agit d'un nouveau format de CD équipé
d'une couche DCD (Direct Stream Digital) de grande qualité
permettant le stockage d'information supplémentaire
à la piste standard.
2004
Universal et Sony relancent en magasin le CD single 3 pouces
"Pock it", avec un boitier crystal et non plus cartonné
comme au temps des premiers CD singles 3 pouces. Pour ce lancement,
une dizaine d'artistes édités à 15 000
unités chacun.