Introduction
- Vinyl / CD - Comment être
objectif ? - En guide de conclusion
La valeur du disque
est un thème qui intéresse beaucoup de personnes.
Comment savoir si sa collection s'arracherait à prix
d'or, ou au contraire n'intéresserait personne ? Cela
n'est pas simple et très subjectif, mais cette page vous
apportera le maximum d'éléments de réponse.
Introduction
La valeur d'un disque est souvent
réduite aux termes "la cote" ou "l'argus".
Ces termes représentent en fait bien peu de choses. On
se base souvent sur l'avis de professionnels qui sont au contact
de dizaines de milliers de disques. Mais ils ont parfois tendance
à vous dire qu'un disque est rare (ou même introuvable)
quand ils l'ont en stock et qu'il est très courant quand
c'est vous qui leur proposez (pas tous heureusement).
Alors comment faire ? Qui écouter
? Malheureusement bien peu de personnes. En effet, il n'existe
pas de cote officielle qui couvrirait tous les disques. Toutes
les tentatives sur Internet ont échoué.
D'une part, c'est quasi-impossible vu l'ampleur du marché
mondial et la diversité des formats (allez essayer de
compter le nombre de depeche mode différents, par exemple
- j'en ai rarement vu deux exactement semblables).
D'autre part, la valeur d'un disque est très subjective.
Par exemple : même si un petit groupe ne sort que 15 maxis
45 T. promotionnels numérotés, avec disque transparent,
ce disque aura du mal à trouver acquéreur à
1 € dans un dépôt-vente ; alors qu'un disque des
Beatles vendu à plusieurs millions d'exemplaires pourra
valoir très cher, car il y a plus de fans que de disques
disponibles (beaucoup de personnes les gardent, on en trouve
donc peu sur le marché de l'occasion).
La valeur d'un disque pourra
varier selon les périodes, comme sur tout autre marché.
Ainsi, l'impact énorme d'évènements médiatiques
tels que le décès d'un Beatles, le drame autour
de Bertrand Cantat de Noir Désir en 2003, la sortie d'un
nouveau disque ou d'une nouvelle compilation... peuvent changer
la donne.
Vinyl / CD
Le collectionneur s'intéresse
le plus souvent au disque vinyle, mais le plus souvent, les deux
sont aujourd'hui nécessaires pour appréhender
pleinement la carrière d'un groupe ou artiste.
Voici mes principes concernant
la valeur d'un disque :
- Le vinyle est évidemment
un superbe objet de collection : une grande pochette, un son
incomparable... bref, toute une époque ! Mais pas d'affolement
si vous trouvez un vieux Beatles dans votre grenier. Avec exactement
les mêmes titres, il peut valoir du simple au centuple
(aussi bien 30 euros que 3000) !!! Exemple : le disque ci-dessous
est sorti en France avec une pochette différente, très
rare : la fameuse "pochette sandwich", où l'on
voit les Beatles avec des tenues françaises typiques.
Ce disque vaut 3000 euros alors que celui du haut, comportant
les mêmes titres, mais plus courant, ne vaut "que"
30 euros.


Dans tous les cas, le disque
doit être en état impeccable pour valoir son pesant
d'or. A ce sujet, étant donné que les vinyles (je
parle ici des disques des années 60 à 90, et non
pas des maxis 45 techno/house/rap... qui sortent maintenant)
ont maintenant bien vécu pour la plupart, qu'ils ont
beaucoup circulé, et que la pochette comme le disque
sont très fragiles, un disque en état impeccable
à une valeur très grande, unique. Cela n'a rien
à voir avec un disque à la pochette abîmée
ou marquée, dont la valeur descend très vite.
Les collectionneurs de vinyles recherchent surtout les premiers
disques d'artistes ou groupes sortis à peu d'exemplaires
(avant l'arrivée du succès...), les maxis 45 T.,
ainsi que tous les pressages spéciaux pour juke-box,
et autres promotionnels...
- Le CD est à mon avis
devenu un objet de collection à part entière,
car il est amené à disparaître, comme tous
les autres supports. Actuellement, les CD albums n'ont pas grande
valeur car ils sont vendus à des millions d'exemplaires
(sans parler du nombre incalculable de copies pirates qui circulent).
Par contre, les disques destinés à la promotion,
les maxis, les éditions limitées... peuvent être
aussi chers qu'ils sont rares. Beaucoup d'efforts sont faits
dans la forme (packagings soignés, éditions numérotées...)
et le fond (titres supplémentaires, vidéos...)
pour intéresser les collectionneurs ou les simples fans
par rapport au téléchargement sur Internet ou
à la copie pirate.
Enfin, Les CD ont l'avantage d'être beaucoup moins fragiles
: la pochette plastique est facilement interchangeable ; par
contre, un format carton comme le digipack ou celui des singles
présente la même fragilité (dans une moindre
mesure) que les vinyles.
Comment être objectif
?
Si
après tout cela, vous voulez tout de même savoir
si l'Elvis que vous avez retrouvé dans votre grenier
vaut 1 ou 5000 € (ça arrive !), ça ne sera malheureusement
pas facile.
A
ma connaissance, il existe très peu de magazines (se
renseigner dans une maison de la presse), et ils traitent une
infime partie du marché (mensuellement et par artiste).
Des guides, plus importants, peuvent exister. Le mieux est de
chercher sur des librairies en ligne ou de demander à
votre libraire ou bibliothéquaire.
Sur Internet, toutes les tentatives de mise à jour d'un
argus du disque ont échoué, et les sites ne sont
plus mis à jour.
Alors,
essayez de surfez sur des sites de vente de disques ou d'enchères
et regardez à quels prix sont vendus les disques que
vous possédez (vérifiez bien qu'il s'agit de la
même référence et non d'une réédition
par exemple).
Autre solution, si vous avez un ensemble de disques d'un même
groupe ou artiste, cherchez des sites personnels en rapport
avec celui-ci, et contactez le webmaster pour savoir ce qu'il
en pense, sans lui dire que vous souhaitez les vendre...
Pour
simplifier : les prix varient comme sur tout marché en
fonction de l'offre et de la demande. Des deux côtés,
c'est à dire que vous souhaitiez acheter ou vendre un
disque, il faut faire jouer la concurrence. Dans le cas précis
d'un achat, renseignez-vous, cherchez, puis écoutez votre
cœur (dans la limite de votre porte-monnaie bien sûr).
Les facteurs objectifs de la cote :
- l'état du disque. On peut même trouver des disques
encore sous pochette plastique d'origine (jamais ouverts). Mais
attention : "Un des problèmes avec les disques toujours
scellés est qu'ils peuvent être recachetés
et faits passés comme des pièces de période
authentiques" a dit Tim Neely, interviewé par le
magazine de musique Goldmine. "C'est pourquoi j'hésite
à payer plus pour un album toujours scellé."
De plus, le disque peut être cassé à l'intérieur
ou avoir un problème de fabrication.
-
le format de l'enregistrement (un CD album courant du commerce
n'est souvent pas bien rare, sauf s'il s'agit d'une édition
limitée numérotée par exemple).
-
son pays d'origine (un pressage français est très
rare pour un collectionneur japonais et inversement, même
si les échanges mondiaux favorisés par Internet
ont un peu changé la donne).
-
son originalité (coffret, picture-disc...).
-
la version de l'enregistrement (édition originale ou
réédition). Attention, dans certains cas une réédition
à peu d'exemplaires qui s'est peu vendue peut-être
plus rare que l'original. De même, certains disques retirés
de la vente rapidement, car comportant une erreur d'impression
ou ayant fait l'objet d'une censure (ex : la "butcher cover"
des beatles - encore eux !), peuvent être rares.
-
le nombre d'exemplaires tirés dans le pays concerné
(difficile à connaître précisément,
sauf s'il s'agit d'une édition numérotée
- ex : 0263 / 1000).
Sachez
aussi que certains disques prennent de la valeur au fil des
années (c'est pourquoi certains achètent les disques,
les conservent sous blister et les revendent plus tard). Mais
avant d'acheter un disque à ce type de personne, vérifiez
à tout hasard auprès d'un grand magasin ou sur
Internet si il n'est pas encore disponible en rayon ou sur commande,
et à moins cher !
En guise de conclusion
Pour tous les formats "solides"
originaux (disques vinyles, CD et DVD), il est certain que la
valeur va augmenter, car le nombre de copies illégales
à petite ou grande échelle s'accroit malgré
les taxes sur tous les supports d'enregistrement numérique.
L'arrivée en masse des formats sans support solide, le
MP3 en tête, qui n'ont d'intérêt qu'une plus
large diffusion des musiques et groupes que l'on aime, va progressivement
amener la disparition du disque. Mais où est le charme,
la sensation de tenir entre ses mains une pièce unique,
de poser le disque sur sa platine, de le regarder tourner et
reproduire sa musique préférée ?